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millionnaire et qu’il n’ait des héritiers directs : en ce cas-là, un bébé vaut mieux qu’un testament ; ça s’attaque un testament… et je peux devenir veuve. » Léon Lambert-Massin éprouve une fierté inavouée — et inavouable — en reconnaissant sa propre prévoyance en sa fille aînée.

À cet instant, sa chère Yvonne considère Claude d’un air sardonique et réprime une envie de fou rire. La grand’mère perçoit vaguement qu’il s’est prononcé des paroles importantes ; elle maudit son infirmité ; seule, Madeleine se désintéresse de l’entretien, et cajole sa poupée.

Marthe, pleine d’espoir, se décide à interroger d’une voix frémissante :

— Mais, alors… Vous acceptez donc d’épouser Jacquard, ma mignonne ?

Claude incline affirmativement la tête :

— Je vous remercie d’avoir préparé mon avenir, ma cousine… Et je suis touchée que monsieur Jacquard me prenne sans dot.

— Oh ! Léon vous en donne une, dit précipitamment madame Lambert-Massin.