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À présent, Léon et Marthe, sûrs de Jacquard, ne doutent plus que de l’assentiment de Claude. Yvonne, un jour, leur a insinué malignement :

— Alors, vous êtes persuadés que Claude, maintenant qu’elle connaît les douceurs de cette maison, acceptera de reprendre sa position d’antan, rien que pour vous être agréable ?

Ils ont une certaine confiance en leur fille aînée dont l’esprit délié les enchante. Léon estime qu’effectivement, la jeune Claude pensera peut-être qu’elle conclurait un marché de dupe en renonçant à leur foyer pour retourner à sa médiocrité première, aggravée dans l’avenir d’une maternité probable qui compliquerait le budget de son ménage. Il s’agit de lutter contre une résistance possible de la jeune fille.

Et aujourd’hui, Léon convoque Claude devant le conseil de famille.

Tous les Lambert-Massin sont assemblés au salon, formant un cercle dont Claude, un peu ahurie, occupe la sellette. Marthe, droite sur sa bergère, braque des yeux rigides ; Yvonne se