Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

café-concert de quartier où chante un tourlourou hilarant, avec une gommeuse poitrinaire… Et c’est cette vie-là que vous rêvez !… Dites : c’est ça que vous voulez ?

Claude attendait anxieusement la phrase qu’il n’a pas prononcée. Pourquoi la désole-t-il en pure perte, puisqu’il ne propose aucun remède ? Alors — répondant à l’arrière-pensée de Georges — la jeune fille, refoulant ses larmes, murmure d’une voix ferme :

— Je veux être une honnête femme.

Fernol, qui a percé rapidement le projet du patron, a mis beaucoup de tact de s’enquérir de la situation réservée à Claude. Lorsqu’il a su qu’une obole de dix mille francs serait la maigre dot de mademoiselle Gérard, son esprit strict a calculé que l’entretien de sa femme lui prendrait une grande partie de ses appointements ; et qu’au bout de deux ans, les dix mille francs seraient volatilisés alors que sa compagne, immuablement présente, demeurerait à