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yeux implorants et vainqueurs de mouton amoureux ; ses souliers jaunes à dix quatre-vingt-quinze ! Sa façon de parler : Ah ! c’est rien chic ! La maison de monsieur votre cousin est une maison conséquente… Comment va votre dame ? et de dire en s’en allant : Au revoir m’ssieurs dames. Il agète des objets ; il reviendra t’t’ à l’heure. Son accent grasseyant et ses formules vicieuses révèlent clairement ses origines populacières. Avec ça, il pose, l’animal !… Il a cette prétention horripilante de l’être sans éducation qui veut faire le monsieur. Lorsque votre cousine lui offre d’un plat, il répond : Merci vous êtes bien honnête. Et c’est ça que vous acceptez ?… Dieu ! que ce garçon me crispe !

Claude a les larmes aux yeux ; la justesse des observations de Georges la met au supplice : oui, voilà la vie qu’elle se prépare avec un mari dont la vulgarité la blessera. Mais, elle réplique, courageuse :

— Ce n’est pas moi qui l’accepte… C’est lui qui m’accepte : il a tout au moins ce mérite-là.

Georges tape du pied :