Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

est bien plus utile. Ensuite… nous ne pouvons tenir rigueur à Irène d’une décision, en somme, très sage… Irène Massin n’avait pas de fortune ; sa mère a d’abord cherché à la marier ; comme à vingt-sept ans ma cousine était toujours fille, elle a transformé en profession ce talent déclamatoire qui n’était qu’un art d’agrément… Elle a joué dans les salons, chez des rastaquouères ; puis, sur des théâtricules à côté… On a signalé son chic et sa grâce ; un couturier l’a habillée à l’œil… Enfin, elle a rencontré monsieur Asquin qui lui a meublé un entresol rue de Miromesnil et lui sert trois mille francs par mois… Mes parents n’ont garde de blâmer Irène ! elle a tant de tenue !… Elle leur fait honneur, ayant l’habileté de s’être ménagé une liaison flatteuse…

Yvonne conclut étourdiment :

— Somme toute, elle a su arranger sa vie ; et elle est bien moins gênante que si elle était restée leur parente pauvre !

Claude est cinglée par cette phrase : serait-ce donc là la morale des Lambert-Massin ! Ils salueraient l’argent, quelle que fût sa source,