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À votre place, je m’amuserais à jouer les Célimènes, c’est fort divertissant de souffler sur les étincelles lorsqu’on est protégé par le garde-feu.

— Je ne veux pas qu’il me croie coquette… cela me ferait de la peine.

— Ah ! çà… seriez-vous prête à l’aimer ?… Ce serait une fameuse gaffe !

Les deux jeunes filles se considèrent fixement ; Claude, interdite, froissée par ce langage effronté, regarde la cynique gamine avec la mine inquiète d’une jeune chatte qui épie les grimaces d’un ouistiti. Yvonne, gouailleuse, finit par s’écrier :

— J’aurais dû m’en douter, parbleu !… Vous êtes une sentimentale, c’est complet !

La petite Lambert-Massin examine sa cousine avec une véritable compassion : à ses yeux de fillette avertie, la sentimentalité est une espèce de maladie dangereuse, aussi redoutable que le choléra. Après un silence, Claude, obéissant à sa curiosité, demande :

— Et madame de Verneuil, qui est-ce ?

— Bon ! C’est la cousine Colette qui vous préoccupe, maintenant.