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chait son envie de rire sous un air navré. Il murmura : « Vous êtes sans pitié ».

Céleste riposta : Tant pis pour vous, mon cher ; vous n’aviez qu’à vous appeler autrement ».

Mais le mendiant, happant César, réclama :

— Ousqu’on mange ici ? Vous m’avez promis des truffes, et du caviar, et du champagne itou !

— Est-il spirituel ! s’écria Céleste. Venez, baron, le buffet est de ce côté.

Elle l’installa devant une petite table coquettement servie.

On lui versa du Champagne ; on lui offrit un sorbet au kirsch et des tutti-frutti.

Il buvait comme un grenadier, il lampait ses glaces en tirant la langue.

Mlle Poulot pinçait les lèvres. Elle songea : « Il exagère ».