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baie de lumière. Fanny portait une longue pelisse de chèvre blanche.

Lorsqu’elle aperçut Edvard, elle pâlit et, tout de suite, une expression de gravité douce ennoblit son beau visage ; quittant ses compagnons, elle s’approcha du nouveau venu et murmura, avec un accent de surprise ravie :

— Oh ! Vous êtes venu !…

La gorge étranglée d’émotion, incapable de répondre, Edvard posa sur la petite main qu’elle lui tendait ses lèvres enfiévrées. Fanny lui semblait plus désirable encore que dans les grisailles de Paris, sous ce ciel dont l’azur étincelant faisait paraître ses cheveux plus noirs et ses yeux plus ardents. Impressionnés par l’émotion tendre qu’elle n’avait pas cherché à dissimuler, ces messieurs, maussades, restés en arrière, dévisageaient l’heureux Norvégien, crispés de jalousie.

En silence, Fanny le considéra un instant, absorbée, sous le charme ; puis, se ressaisissant elle ordonna, d’une voix vibrante qui s’adressait à la galerie autant qu’à lui-même :

— Courez vite mettre un manteau très chaud. Nous partons en excursion dans les montagnes… Je vous emmène.