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de skungs et un petit bonnet de la même fourrure.

Tout à coup elle se retrouva devant lui. Edvard Kolding soutint, cette fois encore, le choc de ce regard pénétrant. Il rougit un peu et sourit, décidément aguiché.

Sa timidité s’envolait en présence de cette sorte de femmes ; au lieu de les mépriser, du mépris hautain des bourgeois, il leur vouait une espèce de gratitude réconfortée. En outre, cette inconnue exquise, à laquelle on attribuait comme amant une Altesse, se parait, pour lui, du prestige qui s’attache aux favorites royales.

Il souhaitait lui parler. Il souhaitait davantage… Il rêva longuement.

Réveillé de ses songeries, il s’aperçut que cet ange, cette femme inconnue, avait quitté la piste. Alors il sortit du skating à son tour, attristé de sa déception.

Dehors, il pleuvait indécemment. Les gens s’entassaient sous la marquise de l’établissement, anxieux et maussades. Les chasseurs, munis d’immenses parapluies — tels des gnomes dans des champignons monstrueux —