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ingénieuses et licites qui l’aideront à triompher d’une difficulté sentimentale.

Il avait l’air d’un homme lourdement botté qui marche dans le sable. À bout d’efforts, il tira son mouchoir et tapota son front humide. La baronne eut pitié de lui et dit à sa fille, qu’elle voyait absorbée dans une méditation ardue :

— Je suis sûre, Thérèse, que tu sauras mettre à profit les sages conseils de notre ami.

Alors que son parrain se congestionnait à l’endoctriner au rebours des usages, la jeune fille, imperturbable, n’avait pas rougi une seule fois.

À la fin, sortant de son mutisme, elle déclara d’une voix soumise qui révélait toute l’étendue de son incompréhension :

— J’essaierai de faire tout ce que vous voudrez, mon parrain.

La baronne de Tresme jugea qu’il pouvait prendre congé, à présent que son rôle était accompli.

En le reconduisant, Louise de Tresme se lamenta :

— Elle ne comprend rien de rien. Elle va rater ce mariage !