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méprenez pas ; c’est bien à moi, le comte Edvard Kolding que vous avez à faire ?

— Précisément, Monsieur.

Et François Bergeron expliqua en souriant :

— Je suis le parrain de Mlle Thérèse de Tresmes.

Du coup, la déférence du comte Kolding s’évanouit comme annihilée par un truc de cinéma. Sans dissimuler l’exaspération qui venait soudain de l’envahir, il répliqua d’un air excédé :

— Ah ! pour l’amour de Dieu, qu’on me laisse enfin tranquille avec cette histoire !

— Vous êtes vif, jeune homme, pour un Septentrional ; constata doucement le philosophe.

Cette phrase rappela Edvard aux bienséances. Considérant les cheveux blancs qui garnissaient, en nombre insuffisant, le crâne de son illustre interlocuteur, il reprit avec plus de calme :

— Excusez-moi… Je vous demande pardon… Mais vous comptez sans doute me répéter pour la troisième fois ce que je viens de m’entendre dire, sur deux modes différents, par Mme de Tresmes et par ma mère… Alors, je vous supplie de m’épargner cette réédition puisqu’elle ne