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François Bergeron interrompit de nouveau sa lecture pour s’exclamer :

— Elle s’étonne d’entendre Kolding invoquer son devoir… Mais nous ne tendons pas à voir une chose parce que notre jugement nous la fait trouver bonne, au contraire, notre jugement nous la fait trouver bonne parce que nous y tendons. On voit bien que cette chère Louise n’a pas beaucoup pratiqué Spinoza… D’ailleurs, avec ce jeune homme, elle s’y prend mal… Ce n’est pas une dénonciation calomnieuse qui le refroidira : un grain de vérité ferait bien mieux l’affaire !

Et il acheva de lire la lettre :


Devant l’attitude d’Edvard, j’ai mis mon second projet à exécution… J’ai averti sa mère par dépêche : « Lettre suit », et je lui ai envoyé une relation détaillée des événements. Je connais la comtesse Kolding ; elle sera suffisamment alarmée pour accourir au plus tôt. Et, en présence de sa mère, je pense qu’Edvard se comportera différemment et n’osera plus parler de son « devoir ».

Par malheur, il s’est passé depuis hier des choses incompréhensibles qui me déconcertent