apparu comme un sauveur. Ah ! Monsieur, puisque le hasard m’a placée sur votre chemin au moment où je traverse une crise, comment ne vous ferais-je pas appel, au nom de cette coïncidence que je bénis ?
François Bergeron, flatté de découvrir une lectrice réfléchie sous cette enveloppe frivole, s’enquit, maintenant intéressé :
— À quel propos désirez-vous me consulter ?
Fanny cria, avec une sorte de brutalité ingénue :
— Mais, à propos d’amour, naturellement !
Son accent signifiait : « Peut-on s’occuper d’autre chose, à mon âge ? »
Elle continua, après une hésitation légère :
— Si j’ose provoquer cet entretien, c’est parce que je suis et resterai une étrangère à vos yeux : vous repartez ce soir, et nous ne nous reverrons jamais, heureusement…
— Merci !
— Je veux dire que je mourrais de honte à l’idée de me retrouver en votre présence après l’aveu que je vais risquer…
— Il est donc bien grave ?
— Ah ! Dieu !… J’ai résolu de faire le sacri-