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…devant l’horizon entravé de récifs que ne regardent jamais les occupants de la plage-bains-de-pied.

À quelque cinq cents mètres, un peu avant l’île de Batz, il aperçut le castel « Per Harydi », un îlot dans la quiétude duquel se terre Michel Morphy pour élaborer des feuilletons payés richement et d’ailleurs baveux.

Plus rien à voir, il reprit l’unique rue du bourg. Toujours pas de Thulette !

Un instant, il se demanda si son fantaisiste beau-père avait eu l’idée baroque d’entrer dans le petit café honteusement accroupi là-bas ; mais un coup d’œil jeté à l’intérieur de ce bouge empuanti chassa vite son soupçon. Le raffiné Thulette n’aurait eu garde d’affronter ces lourds nuages de fumée, soudain pris de folie quand la porte s’ouvrait, et si denses que les mouches, incapables de voler là-dedans, préféraient se coller au plafond la tête en bas, et regarder les joueurs qui s’injuriaient pour un manillon coupé à tort ou saluaient de gros rires, parfois, la hardiesse d’une impasse.

La côte atteinte, il s’amusa (pas longtemps) à considérer des champs d’artichauts et de choux, agrippés de toutes leurs forces légu-