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parmi des villageois innocents, près d’une mère pacifique et bénévole !

Il se tut. Ses tempes battaient violemment, ses joues devenaient plus rouges, ses lèvres plus sèches et ses doigts plus impatients. Comme une agrafe résistait, il l’arracha d’un geste nerveux, en enlevant un morceau d’étoffe.

Fraenzle fut en chemise et, pour cacher sa confusion, elle mit son bras droit devant ses yeux. Le séducteur cueillit Fraenzle, la posa sur le lit, un agréable lit à la couverture bleu de ciel. Il ne tarda pas beaucoup à s’étendre auprès d’elle. Alors il multiplia les preuves de sa tendresse et les porta même jusqu’à ce point qu’au Grand Siècle on appelait « la tombe de l’amour » parce que disait-on, si l’ardeur va jusque-là, elle se termine en un instant… Et, la tombe creusée, Fraenzle ignorante et lasse s’endormit avec un sourire de confiance.

— Pauvre enfant, soupira Thulette, en la contemplant de haut en bas, de long en large.

Or il avait beau la contempler, si naïve, si jolie, si nue, si endormie, elle ne l’émotionnait plus guère. Il regretta de ne la point dési-