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charmante et précieuse. Fraenzle crut que le monsieur la voulait épouser, et la mère le crut également. Heureux Monsieur ! La jeune fille consentit à se rendre à l’Hôtel de la Gare afin de jeter les premières bases de ce mariage inespéré. Elle arriva, toute émue, elle entra toute écarlate, dans la chambre du Monsieur. Et sans chercher de grands mots :

— Me voilà, dit-elle.

Elle dit cela avec une sorte de résignation touchante, et, pleine d’attention vraiment, elle déposa sur la table entre des gâteaux et une bouteille de vin blanc que son « fiancé » avait disposés là, un paquet de cigarettes blondes. Il les aimait, elle le savait. Pour la remercier, il la baisa au front, à la racine des cheveux, paternellement, puis bientôt, changeant de manière, il l’assit sur ses genoux et commença de lui caresser le menton sous l’œil attentif de M. Hauser, président de la Confédération Helvétique, qui, les cheveux rejetés en arrière, songeait dans un cadre saumon paré d’édelweiss, car que faire en un cadre à moins que l’on n’y songe ?

— Ma belle enfant, prononça-t-il, je voudrais que vous m’aimiez longtemps, j’ai beau-