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férue de la littérature cinématographique chère à Diamant-Berger, — cuistre de l’Attitude et chroniqueur du Geste, — ne s’arrachait aux Clystères de New-York que pour se jeter dans les Vampires popularisés par Mademoiselle Musidora-au-yeux-de-Junon (Boôpis, disait Homère).

Reconnu par ce disciple immodéré, son nom, tapageusement publié dans tout Monte-Carlo comme une réclame de choix, lui valait aussitôt l’obsédante attention d’un peuple d’importuns qui s’agglutinaient autour du philosophe à la mode, quêtant un mot, un regard, quand ils ne kodakaient pas sa tête notoire — moustache en courte brosse à dents, front large, bombé comme un verre de montre.

Les plus enragés fouillaient les cabinets de lecture pour y dénicher les commentateurs et les adversaires du maître, Gillouin ou Leroy, Benda ou Berthelot, recherches vaines car, sur toute la Côte d’Azur, on ne trouve qu’un seul livre : « L’Art de gagner à la roulette » (avec figures).

Marri d’un envahissement dont l’indiscrétion finissait par lui agacer les nerfs, Bergeron, néanmoins, ne se dérobait pas aux im-