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le nombre, établit le principe de l’État père de famille. Les enfants furent donnés à l’État qui les éleva lui-même, et le mariage devint l’union libre. Mais ce régime, entraînant la disparition du foyer, l’abolition de la famille détraqua l’organisme social, en favorisant l’égoïsme et l’individualisme. L’enfant, ne reconnaissant plus de lien de parenté, grandit n’ayant pour but que lui-même et sans aucun respect pour autrui. Il devint l’enfant naturel, concentré, replié sur lui-même qui, ne trouvant point à développer normalement ce besoin de tendresse et d’amour inclus dans la nature humaine, ne voit dans son prochain qu’un ennemi. Son esprit est hanté de désespoir et la cruauté, le nervosisme, la folie sont les conséquences de cet état lorsque l’âme est faible ; ou lorsqu’elle est forte, la conséquence est une longue souffrance dans la vie ; une vague mélancolie qui dégénère en langueur et paralyse l’action. Aussi les Touraniens reconnurent bientôt leur erreur. Ils abandonnèrent ce système communiste et rétablirent l’ancien mariage par des lois sévères et étroites. Ainsi cette expérience que certains modernes ont voulu tenter, le peuple atlante Touranien l’a tenté il y a 80.000 ans.

Il y eut des régiments de femmes. Les épouses accompagnaient leur mari à la guerre et à la chasse. On chassait le mammouth, les éléphants, les