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l’Atlantique et avoir abordé à une terre immense peuplée d’hommes rouges. Colomb crut que cette terre était un débris de l’Atlantide et voulut s’en rendre compte. Et ce fut ainsi qu’il découvrit l’Amérique, sans encombre, ne se heurtant point à cette mystérieuse barrière dont parlaient les navigateurs antiques et que le temps et la mer avaient peu à peu dissoute. Beaucoup crurent que l’Amérique n’était autre que l’Atlantide. Elle était en effet peuplée d’hommes rouges. Le philosophe Bacon se rangea à cet avis. Mais Rome intervint. Cette découverte d’un continent nouveau dérangeait son dogmatisme — qu’allait devenir alors la légende d’Adam et d’Ève, et le paradis terrestre localisé en Asie ? Mais des prêtres démontrèrent avec raison que l’Amérique ne pouvait être l’Atlantide, car le continent nouveau était connu depuis bien longtemps. On y avait abordé par la route des Indes et jusqu’alors on l’avait considéré comme des terres inexplorées appartenant à l’Asie. Les enfants d’Adam, partis d’Asie, avaient essaimé sur le continent américain comme ils avaient essaimé en Europe, en Afrique. D’ailleurs les Dominicains citèrent à l’appui de ces dires la similitude des rites religieux, des mœurs, des usages qui existaient entre l’ancien et le nouveau continent. Les Indiens connaissaient la Croix et l’adoraient, ils connaissaient la communion