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des sauvages, aient regardé avec émotion le passé et se soient donné pour mission de l’évoquer dans le futur. Telle est la raison pour laquelle l’avenir était pour eux contenu dans les formules du passé, ou de l’âge d’or !

Cerné était donc divisée en trois zones, que déterminaient des canaux concentriques. Dans la première s’élevait le palais de l’empereur, magnifique et fortifié. D’immenses jardins publics l’entouraient. On y voyait des arbres fruitiers de toutes sortes avec des fruits monstrueux, des lacs, des ruisseaux, des cascades, des bois, des bosquets, et au centre le jet du torrent s’élançant de terre, l’arbre de vie, comme on l’appelait, voulant par là exprimer cette idée scientifique que, si le rayon solaire est l’âme de la vie, l’eau en est l’aliment principal. La fameuse fontaine de jouvence est un souvenir de ce torrent qui donnait la prospérité à toute une ville et l’arbre de vie que saluaient les mages assyriens, n’en était que le symbole. Et, disaient-ils, l’eau est ici bas la femme du soleil et leur enfant est la terre. Il y avait dans ces : jardins un champ de courses. Le peuple venait se reposer a l’ombre des palmiers et des orangers. Il voyait courir, écoutait la musique des prêtres, respirait l’arôme des fleurs, et c’étaient des danses, des cris de joie, des fêtes où l’on se promenait avec des torches et où l’on suspendait aux