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III

lisse, afin que la main n’ait à faire sa pression que sur le nombre de lisses nécessaire.

Alors la main amène en pesant sur les vingt lisses leurs vingt fils qui viennent en arriere, de maniere à laisser entre eux et entre les vingt fils croisures, le passage pour les doigts et pour la broche.

Nous renvoyons la broche de droite à gauche comme nous l’avons envoyé de gauche à droite ; à l’exception que se sont les quatre doigts qui l’introduisent et la font passer dans la chaîne, pour la livrer à gauche au pouce, qui la ramène, en la faisant rouler entre la chaîne et lui, dans la main en la position qu’elle doit tenir pour faire descendre et pour régler la demi duite.

Cette seconde demi duite, lancée de droite à gauche, étant réunie à la première, forment ensemble ce que nous nommons une duite, elle couvre le devant des fils lisses et le derriere des fils croisures, de sorte que de l’épaisseur de son tissu, la duite couvre la chaîne.

Quand nous avons ainsi lancé cinq ou six duites, nous frappons dessus avec le peigne*, afin de les tasser le plus possible. Et de maniere à faire disparaître totalement la chaîne sur la surface que leur épaisseur tissée, doit couvrir.