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Aujourd'hui que nous venons de relire ces notes où il est question de la chaîne de soie et de laine telles que la filature pouvait les procurer à cette époque, nous dirons que nous avons eu l'occasion de travailler sur l'une et sur l'autre.

Vers 1809, j'ai travaillé sur une chaîne de soie de forme de note n° 16 chaîne lice[1] d'aujourd'hui montée pour le portrait de Mme Mère par Gérard[2].

dont l'exécution fut confiée à mon père... À cette époque, elle ne nous a présenté qu'un seul avantage, celui de n'être pas jareuse, mais elle nous a présenté deux grands inconvénients bien grands. les 1er était que les duites de laine particulierement rencontraient toujours à chaque coup de peigne au lieu de produire un bruit sourd d'abord puis s’éclaircissant à mesure aux coups successifs, ce bruit restait toujours sourd par la raison que les duites remontaient im[m]édiatement de sorte que si dans les masses brunes quoi que elle ne donnât par de jare, elle y laissait des petits intertistes [sic pour interstices] blancs qui leur étaient aussi nuisibles. Le second, c'est que son brillant apete [?] sans cesse par le va et vient des lisses nous abimait la vue.


  1. Lecture incertaine
  2. Une série de portraits fut tissée d'après Gérard à la manufacture, dont bonne part disparut dans l'incendie du 25 mai 1871. Voir Notice historique sur les manufactures nationales de tapisseries des Gobelins et de tapis de la Savonnerie : catalogue des tapisseries exposées et de celles qui ont été brûlées dans l'incendie du 25 mai 1871  : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62290320/f13.image. C'est le cas du portrait en pied de L'impératrice Joséphine, portrait en buste, Charles X, La duchesse de Berry et ses enfants, Le duc d'Orléans en général de Hussards