Page:Manuel sur l'art de la tapisserie par Mr Deyrolle, ancien chef d'atelier aux Gobelins.pdf/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXI.


des couleurs d’exception, et tout cela pour détruire, par un raisonnement isolé, par un manque de connaîssances l'ensemble général de la copie.

Agrès cela pourra-t-on espérer plus d'harmonie, plus d'ensemble dans une tapisserie, quand elle sera faite partie par des hommes pétris de talent, de principes, et partie par des hommes qui n'ont que de l’instinct sans principes, qui ne sont arrivés par hasard à faire de la tapisserie, qu'à force d'avoir usés de la chaîne, d'avoir salis des couleurs, et tout cela à la suite d'un long et pénible travail.

En admettant même encore que les avis ne manquant pas pour conserver autant que possible, l'ensemble de la pièce ; le vice de fabrication n'en existerait pas moins, car en tapisserie la partie mauvaise ainsi que la bonne, ne se trouvent par moins terminées chacune définitivement et sans retour c'est-à-dire que le tapissier habile ne peut pas recaler l'ouvrage de son voisin, comme cela pourrait se faire en peinture.

En définitive, notre remarque sur le mode d'enseignement devra procurer à chacun de nous les éléments nécessaires pour que nous les appliquions aux diverses traductions que nous aurons à faire, En nous-y-casant selon nos gouts et selon nos capacités. En outre il est évident que deux hommes professant les mêmes principes de travail ne pourront différer de couleur que de très peu.

Ainsi on devra voir presque généralement les hachures-franches dans les traductions de l'école