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V.


Du moment où les hachures des tons de l'une ou de l'autre de ces dernieres gammes se mélangeaient entre elles, leurs couleurs de rentées se trouvaient supprimées.

L'enlacement et l'échelonnage des hachures de l'ancienne méthode, produisant ensemble des intermédiaires de teintes et de tons dans le remplacement d'une gamme par une autre gamme, se trouvaient remplacés par les hachures finies des couleurs de rentées, et par le rapprochement des tons.

Ce genre de travail avait naturellement amené l'emploi de tissus simples et plus fins que les anciens, ainsi que des chaînes plus fines et ourdies pour un montage beaucoup plus serré, le rapprochement des gammes avait aussi amèné celui des tons. Mais bien que la finesse du tissu, celle de la chaîne et par conséquent son augmentation de fils, tant sous le rapport de sa finesse que sous celui de son montage serré, cette quantité de gammes et de tons, ne pouvaient y trouver place que par les moyens de fabrication que nous venons de citer.

Ces moyens ne présentant aucun ensemble méthodique ne pouvaient s'expliquer.

Le mélange des tons par celui de leurs hachures, se faisait peniblement par des inspirations prises presque toujours en dehors du métier : aussi la gentillesse des teintes. Exemptes du piquant des hachures, etant vue de près séduisait l’œil, mais vues d'une certaine distance ces teintes-douces s'alourdissaient, se confondaient ensemble et ne présentaient plus ce beau cachet, que les hachures prononcées donnent en combinant ensemble peu de gammes