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III.

dans bien des parties, il n’y avait que les derniers bruns qui fussent en laine ! C’était là selon nous, tout à fait un contre sens, on voyait des draperies de laine être imitées avec de la soie, tandis qu’aujourd’hui on ne se permettrait guère en pareille circonstance, que de mélanger sur la broche, un seul brin de soie avec le premier clair en laine, pour lui donner un peu d’éclat.

Il n’entrait pas de soie dans les carnations, ou il en entrait seulement un seul brin pour donner de la vivacité et de l’éclat au plus grand clair, comme on le fait encore encore aujourd’hui, mais on faisait les yeux, les cheveux et les barbes en soie, à l’exception seulement, de leurs deux ou trois derniers bruns qui se faisaient en laine.

À ce systeme de grosses hachures se soignait encore celui des fils francs. C’est à dire que chaque ton conservait, selon la largeur de l’ouvrage, une certaine quantité plus ou moins grande de fils francs qui ne se trouvaient couverts que par lui seul comme nous l’avons indiqué aux premiers élémens de la fabrication à la IV partie, 4eme chapitre hachures franches.

Ainsi dans un corps de hachures composé de tons appartenant tous à la même gamme, chaque hachure avait indépendamment de ces cinq ou six redoublements ses fils francs, lesquels s’augmentaient de nombre quand il s’agissait de l’introduction d’un ton ou plus clair en plus brun.

Le nouveau ton se commençait sur le milieu des fils francs En en laissant quelques-uns à sa droite et quelques-uns à sa gauche de sorte que si ce nouveau ton était brun, et qu’il ait le corps