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ques mots souvent sublimes. L’héroïsme stoïque y éclate en dialogues cornéliens. Ce Socrate sans grâce ne s’amuse pas à faire tomber mollement un adversaire dans les longs filets d’une dialectique captieuse, il le saisit brusquement et l’achève en deux coups. On peut appliquer à cette éloquence le mot de Démosthène sur Phocion : C’est la hache qui se lève et retombe. »

§ 3.

La réputation d’Épictète demeura considérable après sa mort. Marc-Aurèle mentionne comme une des obligations qu’il a à Rusticus de lui avoir fait lire les écrits qui conservent le souvenir de la personne et de l’enseignement d’Épictète[1]. Ces écrits servaient de fond à l’enseignement du néoplatonicien Théosébius, vers l’an 450[2]. L’un des derniers néoplatoniciens, Simplicius, qui enseignait à Athènes lorsque les écoles de philosophie païenne furent fermées par Justinien (529), a com- posé un commentaire très-développé du Manuel d’Épictète. L’ouvrage ne parait pas avoir eu moins

  1. Pensées, I, 7.
  2. Damascius, Vie d’Isidore, 58.