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§ 2.

Épictète dit lui-mème (xlix) que c’est à Chrysippe, le second fondateur du stoïcisme, qu’il faut s’adresser, si l’on veut connaître la loi que l’on doit suivre. Le Manuel ne nous offre pas seulement les principes du stoïcisme, il nous les offre dans la langue technique, très-riche, que les stoïciens, grands inventeurs de mots nouveaux et surtout d’acceptions nouvelles, avaient imaginée et dont ils avaient défini tous les termes. Il est donc nécessaire de faire connaître le sens précis des mots techniques employés dans le Manuel et qu’il suppose connus ; c’est à ce point de vue que nous allons exposer les doctrines du stoïcisme ; nous laisserons de côté ce qui ne va pas à ce but[1].

    ble dériver le titre du Manuel de poignard. Il dit que le Manuel est intitulé ἐγχειρίδιον, διὰ τὸ πρόχειρον ἀεὶ αὐτὸ δεῖν καὶ ἕτοιμον εἶναι τοῖς βουλομένοις εὖ ζῆν· καὶ γὰρ καὶ τὸ στρατιωτικὸν ἐγχειρίδιον ξίφος ἐστὶ πρόχειρον ἀεὶ τοῖς χρωμένοις ὀφεῖλον εἶναι. Longin dit, dans un fragment (10. Scriptores metrici græci, p. 89, 1. éd. Westphal) de son commentaire sur le Manuel de metrique d’Héphestion, qui portait le même titre : ἐπιγέγραπται δὲ ἐγχειρίδιον οὐχ, ὥς τινες ᾠήθησαν, διὰ τὸ ξίφος καὶ τὸ ὀξύνειν τῶν μετιόντων τὰς ψυχάς, ἀλλὰ διὰ τὸ ἐν χερσιν ἔχειν τοὺς βουλομένους τὰ κεφάλαια τῶν μετρικῶν παραγγελμάτων.

  1. On trouvera une exposition très-complète et très-bien faite de la philosophie stoïcienne dans Zeller, Die Philosophie der Griechen, III, 1, 1, p. 43 et suiv. (1865), M. Ra-