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LXIV
ARGUMENT ANALYTIQUE DU MANUEL.

hommes, soit seul, en présence de soi. — Se taire, ou ne dire que ce qui est nécessaire, en peu de mots. — Rire peu. — Jurer le moins possible. — Éviter les repas avec les gens du commun. — Se tenir, en tout ce qui concerne les soins du corps, au strict nécessaire. — Rester pur autant que possible. — Ne pas se défendre des calomnies. — Aller rarement aux théâtres, — aux lectures publiques. — Se proposer sans cesse l’exemple des sages, comme Socrate ou Zénon. — Dans la conversation, parler peu de soi, — ne pas chercher à faire rire, — ne pas se laisser aller à des propos obscènes.

XXXIV. — L’image de quelque volupté s’offre-t-elle ? se représenter aussitôt le court moment de la jouissance suivi des longs reproches que l’on se fera à soi-même ; lui opposer la joie morale qu’on éprouvera à vaincre dans cette sorte de lutte intérieure contre l’attrait du plaisir.

XXXV. — Fais ce que tu dois, sans crainte d’être vu en le faisant.

XXXVI. — Séparer dans notre conduite le corps de l’âme, comme la nuit du jour.

XXXVII. — Ne pas changer le rôle que la nature nous a donné. (Comparer avec le ch. XVII.)

XXXVIII. — On prend garde à son pied quand on marche, de peur de le blesser, et on ne prend pas garde à son âme quand on agit !

XXXIX. — La vraie mesure de la possession doit être pour chacun le besoin du corps : ne possède que ce qui t’est nécessaire ; car, si tu désires posséder davantage, où s’arrêteront tes désirs ?

XL. — De l’éducation des femmes. Ce qui fait la dignité de la femme et le respect dont elle jouit, ce n’est pas sa beauté et sa parure extérieure, c’est sa vertu.