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LXII
ARGUMENT ANALYTIQUE DU MANUEL.

XIX. — Pour être invincible, ne combattre que là où il dépend de notre seule volonté de vaincre (par exemple lutter contre nos fausses opinions, contre nos désirs). — Placer le bien en ce qui dépend de nous seuls est le moyen de supprimer en nous l’envie.

XX. — Ce n’est pas celui qui nous injurie, qui nous outrage : c’est cette opinion que nous avons de lui, qu’il nous outrage.

XXI. — Avoir sans cesse devant les yeux la mort, l’exil, et toutes ces choses qui semblent terribles, afin que l’habitude nous ôte à leur égard la crainte.

XXII. — S’attacher au bien sans craindre les railleries du vulgaire.

XXIII. — S’attacher au bien sans désirer la louange.

XXIV. — S’attacher aux choses qui dépendent de nous, c’est être utile à soi-même ; car par là on obtient, non des dignités, non la réputation, mais la liberté, seule source du bonheur ; — c’est être utile à ses amis, non en leur donnant de l’argent ou de vains titres, mais en leur communiquant la science et la sagesse ; — c’est être utile à sa patrie, non en lui donnant des portiques ou des thermes, mais en lui préparant, par l’enseignement et l’exemple, des citoyens vertueux.

XXV. — On achète les biens extérieurs, les dignités et les places, comme on achète les denrées au marché : le prix, ici, ce sont des louanges, des flatteries, des bassesses. — Celui qui refuse de donner cette monnaie n’a ni dignités ni honneurs ; y perd-il ? non, car il garde quelque chose qui vaut mieux : sa moralité. (Comparer avec le ch. XII.)

XXVI. — Il faut, lorsqu’un accident nous arrive (par exemple, quand notre esclave casse une coupe),