Page:Manuel d’Épictète, trad. Guyau, 1875.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à lui : præbet se fato[1]. Il se dévoue au Tout. S’il pouvait, dit Épictète, embrasser l’avenir, il « travaillerait lui-même à sa maladie, à sa mort, à sa mutilation, sachant que l’ordre du Tout le veut ainsi. » Bien plus, il y travaillerait gaiement, car le monde est une grande fête, dont il ne faut pas troubler la joie[2]. « Je dis au monde : J’aime ce que tu aimes, donne-moi ce que tu veux, reprends-moi ce que tu veux… Tout ce qui t’accommode, ô monde, m’accommode moi-même. Rien n’est pour moi prématuré ou tardif qui est de saison pour toi. Tout ce que m’apportent les heures est pour moi un fruit savoureux, ô Nature[3]. »

IV

Conséquences dernières du stoïcisme.
Questions de l’immortalité pour l’homme et du progrès pour le monde.

Consentement suprême aux choses, approbation entière donnée à la nature et à tout ce qu’elle produit ou anéantit : c’est là l’idée à

  1. Sénèque, Epist. 96, 107.
  2. Entretiens, IV, i.
  3. Marc-Aurèle, X, 21, IV, 23.