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Pensées diverses d’Épictète
recueillies par stobée[1].
I
La vie qui roule avec la fortune ressemble à l’eau d’un torrent ; elle est toujours trouble, bourbeuse, dangereuse, violente, tumultueuse et passagère.
II
L’âme qui se nourrit de la vertu ressemble à une source qui fournit toujours une eau pure, claire, saine, abondante et qui ne tarit jamais.
III
Si tu veux être bon, persuade-toi d’abord que tu es mauvais.
IV
L’esclavage du corps est l’ouvrage de la fortune, et l’esclavage de l’âme est l’ouvrage du vice. Celui qui a la liberté du corps, s’il a l’âme liée et garrottée, est esclave, et celui qui a l’âme libre a beau être chargé de chaînes, il jouit d’une pleine liberté. L’esclavage du corps, la nature le finit par la mort ; mais l’esclavage de l’âme, c’est la vertu seule qui le finit.