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il est à peu près certain que l’armée africaine aura reçu tout son développement, qu’elle coûtera 50 millions, dont il faut défalquer les 27 millions d’économie forcée, donc 23 millions.

C’est donc de 23 millions qu’il s’agit et non de 50, et le total du budget de la guerre est de 870 millions.

Répétons que l’effectif de paix est nécessaire au maintien de la paix, parce que si nous laissons diminuer nos troupes de couverture au-dessous d’un certain chiffre, notre mobilisation et notre concentration ne sont plus protégées ; que la première condition pour une bonne instruction, c’est d’avoir des unités garnies ; et que, pour l’encadrement des réserves, il nous faut de nombreuses unités. La question posée de l’équilibre entre la qualité et la quantité nous parait résolue.

Mais elle est mal posée : nous avons un minimum d’effectif qu’il ne faut pas réduire. Cet effectif doit être muni de tous les perfectionnements que nécessite le progrès des armées modernes, et son instruction, étant donné la réduction du temps de service, doit être intensive. Dans l’état actuel, nous ne pouvons espérer prendre une supériorité notable sur nos voisins, et en tout cas cette supériorité momentanée ne pourra jamais compenser une diminution notable d’effectif. Si nous avions à lutter contre des peuples barbares ou contre des armées à l’état stationnaire, nous pourrions espérer prendre et maintenir longtemps une certaine avance. Il n’en est rien, et par l’égalité de tous les autres facteurs le nombre prend une importance de plus en plus grande.

C’est une grave question de ne se laisser distancer en rien ; il s’ensuit une lutte qui, comme toutes les