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depuis qu’ils savent que la France possède des troupes capables d’aller les chercher aussi loin qu’il faudrait.

Donc nos troupes sénégalaises, dans toute la largeur de l’Afrique, ont été en présence d’éléments de la race dite blanche. Souvent elles ont inspiré la crainte, partout elles ont inspiré le respect. Elles ont ou à livrer de très nombreux combats, et on n’a jamais remarque que la couleur ou le courage de l’adversaire les ait impressionnées.


L’organisation nouvelle des troupes de l’Algérie-Tunisie a soulevé une petite difficulté de détail dont nous parlerons pour mémoire, parce qu’elle a été envisagée. On a vu un inconvénient au mélange des troupes noires commandées par des officiers de l’armée coloniale avec les troupes métropolitaines.

Ce mélange existe partout, en France toujours et aux Colonies fréquemment. On ne voit pas pourquoi il serait moins facile en Algérie qu’ailleurs. Ce sera une nouveauté, mais elle est prévue dans la loi de 1900 sur l’armée coloniale, qui a envisagé les troupes coloniales stationnées « en France et en Algérie ». L’application de cette disposition légale n’étonnera que pendant bien peu de temps.

En France, les troupes coloniales sont réparties en vingt garnisons, en contact permanent avec les troupes métropolitaines. Aux Colonies, ce mélange n’a cessé que récemment. Pour ne parler que de situations récentes, le corps expéditionnaire de Madagascar comprenait deux brigades, une métropolitaine, une coloniale ; il était commandé par le général Duchêne, de l’armée métropolitaine. Le corps