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poser. Ce devoir est particulièrement impérieux pour le Gouvernement de la République, soucieux de maintenir la France au premier rang des puissances militaires de l’Europe. Il n’y faillira pas et le Parlement adoptera, nous en sommes convaincus, toutes les mesures destinées à pallier la redoutable crise de nos effectifs.

« Sur l’initiative du général de Lacroix, vice-président du Conseil supérieur de la guerre, le ministre de la Guerre fut saisi du projet du lieutenant-colonel Mangin dès le début de 1908. Le 12 août suivant, le général d’Amade, qui avait pu apprécier les services rendus par les tirailleurs sénégalais au Maroc, où ils avaient eu à supporter les températures les plus basses, et qui savait la tenue irréprochable des troupes du colonel Gouraud, en Mauritanie, adressait au ministre un rapport concluant à la possibilité de faire séjourner les tirailleurs sénégalais dans toute l’Afrique septentrionale.

« Consulté par le ministre de la Guerre au commencement de 1909, le gouverneur général de l’Algérie répondit qu’il ne voyait que des avantages au séjour des Sénégalais dans la colonie qu’il administre, et qu’il ne prévoyait aucun inconvénient à leur contact avec les populations indigènes. Le commandant du 19e corps, également consulté, partage l’avis du gouverneur général et se félicite des facilités que l’appoint de ces forces nouvelles apporterait à la mobilisation de ses troupes.

« De son côté, M. Merlaud Ponty, l’éminent gouverneur général de l’Afrique occidentale, qui s’était pratiquement occupé de la question dès qu’elle fut soulevée et a pu se rendre un compte exact des forces