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indigènes d’une certaine importance ; cette idée, soutenue avec autant de ténacité que de compétence par M. le député Messimy, faisait d’évidents progrès, mais la nécessité de faire équilibre aux nouvelles troupes on retardait encore l’exécution.

Le projet d’organisation des troupes noires[1], pressenti, et même étudié de longue date, se liait aux questions qui préoccupaient à juste titre l’opinion publique, qui lui a fait un accueil presque unanimement favorable.

Les autorités coloniales le déclareront parfaitement réalisable ; les compétences militaires les plus indiscutables adjurèrent le Parlement de hâter sa réalisation, ainsi que tous les hommes politiques, anciens présidents du conseil, ministres de la guerre ou des affaires étrangères, qui ont eu le sort de la France entre les mains à des heures graves.

Fait unique, la commission du budget de la Chambre des députés le présentait simultanément au Parlement en quatre rapports, et M. Clémentel, rapporteur du budget de la guerre, se ralliait à la formule claire et immédiatement saisissable de M. Merlaud Ponty : 20 000 hommes en quatre ans, et concluait ainsi :

Sans adopter dès maintenant tous les chiffres et toutes les conclusions du lieutenant-colonel Mangin, nous nous associons complètement au principe du projet.

« Il est du devoir d’un gouvernement de préparer l’utilisation de toutes les forces dont il peut dis-

  1. Le projet a été pour la première fois exposé avec toute son ampleur dans la Revue de Paris, nos du 1er  et du 10 juillet 1909.