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pas voulu lier un projet d’organisation déjà presque unanimement accepté à une question encore controversée, et nous ne proposons pas cette mesure.

C’est pour une raison analogue que nous écartons l’idée de constituer certains corps d’armée du midi avec une division européenne stationnée en France et une division algérienne ou noire stationnée en Afrique septentrionale. Nous serions ainsi certains de pouvoir garder l’effectif de nos troupes de couverture, d’avoir toujours des unités pleines, et de donner satisfaction aux besoins de toutes les armes. Mais il est inutile d’envisager un tel changement dans notre organisation générale avant d’avoir réalisé les ressources qui le permettraient. En ce moment, l’important est d’utiliser chaque année les 8 000 hommes d’augmentation que nous offre l’Afrique occidentale.

Nous sommes pauvres et assiégés de créanciers pressants ; elle nous donne des lingots d’or pur ; il s’agit tout d’abord de monnayer ces lingots.

Nous savons quel est le titre à donner aux nouvelles pièces, l’alliage qui leur convient par le mélange avec les cadres européens ; leur effigie est déterminée c’est celle de la plus grande France ; leur forme et leurs poids également : c’est le bataillon et le régiment, qui ont fait leurs preuves ; cette monnaie-là « passe » partout. Nos premières pièces doivent être réparties, à peu près par moitié, entre l’Algérie et l’Afrique occidentale. Nous sommes fixés pour quatre ans et c’est avec la plus grande activité qu’il faut poursuivre la première partie de ce programme.

Il paraît inutile d’en détailler par année l’exécution