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la mobilisation, une seconde division le quarantième jour, une troisième le soixantième jour et trois autres s’échelonnant les troisième et quatrième mois ; la mobilisation du 19e corps assurée et l’Algérie gardée tels sont les résultats obtenus par la création d’un corps de 20 000 Sénégalais.

Mais si l’expérience tentée puisque c’est une expérience — réussit ; si, après avoir porté nos effectifs sénégalais de 20 000 qu’ils sont maintenant à 40 000, nous voyons que nous pouvons continuer notre augmentation annuelle de 5 000 hommes environ et pousser nos troupes au chiffre de 70 000 à 76 000 hommes qui seraient entretenus en stabilisant notre contingent à 7 000 ou 7 500 hommes, quelle est l’organisation qui en résultera ?

D’abord, tous les nouveaux effectifs, 30 000 à 38 000 hommes, peuvent être stationnés en Algérie. C’est tout au plus s’il faut prévoir la création d’un nouveau régiment à 4 bataillons dans la boucle du Niger, où nos lignes de chemin de fer s’approcheront de plus en plus des centres peuplés qui lui serviraient de garnison. Ce n’est plus trois bataillons que nous pouvons envoyer en Afrique septentrionale chaque année, c’est six, c’est une brigade de 5 000 hommes, 20 000 en quatre ans. L’entretien de ces gros effectifs ralentira ensuite la création des autres unités. Il faudra une douzaine d’années avant d’arriver a l’organisation complète, qui comportera quatre divisions autonomes. La présence de spahis sénégalais serait utile en Algérie ; le maintien de l’ordre y exige l’emploi d’une forte cavalerie qui serait précieuse sur la frontière, où il faudrait disposer, non seulement de nos magnifiques chasseurs