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seraient trop éloignées, et par conséquent coûteraient plus cher, puisque le pays ne produit rien, pas même le bois pour la cuisson des aliments, et que les transports restent assez onéreux, malgré la voie ferrée. Elles seraient mieux placées dans les régions du Tell, non dans les plaines fertiles où les terrains de manœuvre sont rares et la population dense, mais dans des régions peu favorisées et considérées encore comme impropres à l’exploitation agricole, entre Lalla-Marnia et la frontière marocaine, dans la vallée de l’oued Mina (vers Relizam) pour la province d’Oran, — dans certaines parties de la vallée du Chélif pour la province d’Alger, – dans la vallée du Sahel et sur le cours moyen de la Seybouse pour la province de Constantine. En Tunisie, le camp principal pourrait être aux environs de Kairouan[1], avec un bataillon sur la frontière tripolitaine. Répétons que dans le choix de ces garnisons il faudra éviter la proximité des villes et le morcellement des effectifs. Pour le stationnement des régiments sénégalais en Afrique septentrionale, il s’agit de déterminer, dans chaque province algérienne et en Tunisie, l’emplacement d’un camp important, puis, en cas de nécessité, le stationnement d’un bataillon isolé. Instinctivement, on pique sur une ville qui n’a pas encore de garnison : c’est précisément l’un des endroits à éviter.


Nos Sénégalais, placés dans ces camps, conserveront évidemment leurs cadres actuels. L’aptitude

  1. On se souvient encore à Kairouan que la garde noire des Aglabites était casernée dons les environs, à Raddaka et à El Abbatia, château dont on retrouve les ruines.