Page:Mangin, La force noire, Hachette, 1910.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le Milo, le pays de Ségou, le Minianka, le Mossi, le Dahomey, par exemple, on organiserait le recrutement sur des bases plus larges ; cette organisation aurait un effet continu, méthodique.

Quoique le recrutement exceptionnel qui vient d’être demandé à l’Afrique occidentale n’ait motivé aucune espèce de difficulté sur place, ni aucune observation de la part des autorités locales, quoique nous soyons persuadé qu’il en serait de même pour sa continuation et au besoin pour une légère augmentation que motiverait la défense nationale, nous pensons qu’il est nécessaire de prévoir les objections d’ordre économique et social qui pourraient se produire à cette occasion dans le monde colonial de la métropole.


Ces objections peuvent se résumer de la façon suivante :

1° L’Afrique occidentale traverse la période de la mise en valeur. De grands travaux sont commencés pour son outillage économique et nécessitent une main-d’œuvre importante. Il est à craindre qu’en immobilisant un grand nombre d’hommes on retarde l’exécution du chemin de fer, qui est actuellement en bonne voie, et qu’on entrave la colonisation à peine commencée.

2° Par suite de ces travaux, la main-d’œuvre trouve des salaires rémunérateurs. Les produits du sol s’écoulent dans de meilleures conditions ; certaines terres, qui ne pouvaient être cultivées en denrées d’exportation par suite de leur éloignement de la côte, peuvent maintenant occuper tous les bras disponibles. Les populations sont donc détournées du