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depuis longtemps des miliciens ; les Yakomas et les Sangos de la région de Mobaye[1] par exemple, ont fourni 600 miliciens en quinze mois en 1898-1899. Puis les habitants de la steppe qui ont été en contact avec les envahisseurs peulhs, arabes ou égyptiens : Baias et Yangérés de la Haute-Sangha, Bandas du Moyen-Chari, Saras et Arabes métissés du Tchad, A-Zandés du M’Bomou.

Les A-Zandés ont fourni des contingents importants aux troupes du khédive et à la garde du sultan de Constantinople. Les Pahouins de la forêt, conquérants venus de l’est, sont leurs cousins.

Dès maintenant on évalue à mille ou douze cents hommes le contingent annuel immédiatement utilisable : il croîtra promptement, et les augmentations d’effectifs prévoir en Afrique équatoriale pourront être presque entièrement levées dans le pays.

D’ailleurs la colonie du Congo belge a une armée de 16 000 indigènes recrutés en partie par des levées obligatoires, parmi des populations qui paraissent moins aptes que les nôtres au métier des armes. Bien que l’encadrement européen de ces troupes soit insuffisant en nombre, elles ont créé l’État indépendant et y maintiennent l’ordre ; leur effectif a été de 25 000 hommes.

Au moment de la campagne contre les Arabes esclavagistes, les Allemands entretenaient dans les Cameroun une petite armée indigène d’une dizaine de mille hommes.

  1. Administrateur Bruel : Occupation du bassin du Tchad, p. 51. — Fernand Rougé, l’Expansion coloniale au Congo français (ouvrage publié à l’occasion de l’Exposition coloniale de Marseille en 1906), p. 682.