Page:Mangin, La force noire, Hachette, 1910.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même impression et pour le même motif : on est d’accord aujourd’hui pour les déclarer les dignes émules des Bambaras. Or ils sont plus de 3 millions et notre recrutement se trouve tout d’un coup augmenté d’un grand tiers.

C’est bien sur une population de 10 millions d’habitants qu’il peut s’étendre.

En France, à ce chiffre correspondrait un contingent annuel d’environ 55 000 hommes, tous dans leur vingt et unième année[1].

Il ne s’agit pas d’instituer le service militaire obligatoire en Afrique occidentale, mais d’y trouver chaque année un certain nombre de volontaires en âge de faire des soldats de métier retraités après douze ou quinze ans de service ; quarante ans paraissent la limite d’âge du soldat noir encore utilisable ; il faut s’adresser, autant que possible, aux jeunes gens âgés de moins de vingt-cinq ans ; comme le noir est vite formé, c’est à partir de l’âge de seize ans que les volontaires se présenteront. Mais ces noirs ignorent leur âge, il ne peut être question d’instituer l’état civil parmi eux ; ces limites sont donc tout à fait approximatives ; on peut dire simplement que notre appel de volontaires s’adressera à ce qui constituerait en Europe 9 ou 10 classes de recrutement, soit environ un demi-million de jeunes gens. Mais il y a un million d’hommes entre seize et

  1. Le commandant Prosper Germain estime même que i*on pourrait sans difficulté «  recruter 150 000 de ces hommes dont le loyalisme ne peut, pour un long avenir, être soupçonné, parce que l’héroïsme dont ils ont donné tant de preuves sous notre drapeau les a placés au rang de nos meilleurs soldats » (la France africaine, par la commandant Prosper Germain, p. 248).