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guerriers et de religion musulmane, on adjoignait quelques Sérères fétichistes, également belliqueux, mais plus sauvages. Mais ce sont les Mandés, rameau de la race bantou, qui peuplent aujourd’hui la plus grande partie de notre Afrique occidentale ; ce sont eux qui fournissent le fonds de nos régiments indigènes. C’est un peuple conquérant, venu de l’est, en migrations tumultueuses et confuses, au cours desquelles les diverses tribus se sont différenciées et métissées. D’abord les Bambaras et Malinkés des hautes vallées du Sénégal et du Niger, puis leurs cousins les Soussous de la Moyenne-Guinée et les Mandé Dioulas de la Moyenne-Côte d’Ivoire, puis les Saracolets qui s’étendent en îlots depuis le Sénégal jusqu’au centre de la boucle du Niger.

Enfin les populations du Haut-Dahomey ont fourni les Haoussas, soldats de métier à toutes les époques. Chacune de ces races a son tempérament spécial, ses mœurs, sa langue, mais elles ont toutes un fonds commun, les qualités militaires, et donnent toutes d’excellents soldats. Au début on préférait les Ouoloffs et les Toucouleurs, parce qu’ils s’instruisaient plus vite, grâce aux gradés indigènes, qui parlaient leur langue. Les Bambaras plus lourds, dont l’instruction fut rendue plus difficile au début parce qu’ils ne comprenaient pas les gradés, tous Toucouleurs et Ouoloffs, étaient considérés comme moins bons, mais bientôt ce fut le contraire : après les avoir vus au feu, on ne jura plus que par les Bambaras. Les Bobos et les Mossis donnèrent la

    dans la Revue coloniale (octobre et novembre 1906), une étude de M. André Arcin sur les Races de la Guinée française.