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la brèche aux buffles.

ramasser au milieu des débris de la vaisselle quelques centaines d’électeurs ivres-morts. Mais je n’ai jamais compris que M. Wilson, qui doit savoir l’anglais et dont le beau-père est responsable de la casse, ne renseigne pas ledit beau-père sur les moyens employés en Amérique pour éviter tous ces accidents, alors surtout que les dépenses insensées qui en résultent peuvent avoir une influence aussi fâcheuse sur la dot de la petite Marguerite. Il y a vraiment là une incurie qui m’afflige au point de vue de cette chère petite, en même temps qu’elle m’étonne de la part d’un financier aussi avisé.

C’est donc uniquement dans l’intérêt de cette honorable famille, et non dans un but personnel, car je n’ai pas l’intention de jamais mettre les pieds chez elle, que je voudrais reproduire les renseignements que j’ai pu recueillir sur cette réception de la Maison-Blanche. Il paraît donc que l’autre jour, quand les médecins, suivant la foule, se sont présentés aux portes du palais présidentiel, ils ont tout d’abord aperçu les épaules de madame Cleveland. De l’aveu général, elle les a superbes. La première impression a donc été excellente. Ensuite ils ont défilé devant le président, qui leur a serré les mains à tous ; ils étaient trois mille. Chacun avait droit à un How do you do ? individuel. (Comment vous portez-vous ?) Après cette formalité, ces messieurs étaient libres de se répandre dans les salons. C’est alors qu’ils ont pu étudier l’organisation du buffet, et c’est sur ce point que j’insiste, car il me paraît que c’est le nœud de la question. Le service des rafraîchissements était simplement assuré par l’ouverture de trois ou quatre grandes fenêtres, puis par l’installation, dans un coin d’une serre, d’une