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la brèche aux buffles.

aussi de l’eau en quantité suffisante, et ils n’en ont pas trop, car la source sur le bord de laquelle ils ont construit leur maison se perd à quelques centaines de mètres plus bas. Cette qualité est très appréciée dans le pays. Si l’on est sur le bord d’un ruisseau, les bestiaux s’éloignent indéfiniment en le suivant. Si au contraire on est sur le bord d’une mare, ils ne sortent pas d’une zone assez restreinte.

Dans cette vallée, la terre végétale a une grande profondeur, deux ou trois mètres au moins, comme on peut s’en rendre compte sur les bords de la source. Le sol est calcaire, légèrement argileux presque partout, sablonneux sur quelques points. Partout où la Prairie n’a pas été défrichée, elle donne une grande quantité de foin naturel de belle qualité. Il en a recueilli quelques meules pour cet hiver, et nous en a même vendu une centaine de tonnes, à raison de 18 francs environ le tonneau de mille kilogrammes.

Il n’a guère que cent ou cent cinquante acres en culture, où il a récolté cette année de l’avoine, très mauvaise parce que l’année a été trop sèche, du maïs assez beau et des oignons superbes, mais dont il ne sait que faire, car, je ne sais pourquoi, il s’est avisé d’en planter sept ou huit acres. Comme la plupart des fermiers de ce pays-ci, il a renoncé à faire du froment, qui revient au minimum à 0dol.60 le bushel (3 francs les trente-cinq litres, un peu moins de 9 francs l’hectolitre) et ne se vend depuis deux ans que 0dol.55 ou 0dol.57. Il y a quatre ans, il se vendait un dollar et même 1dol.20. Aussi, tout le long de la ligne du chemin de fer, où cette année dernière on ne voyait pour ainsi dire qu’un seul champ de blé, je ne crois pas en avoir vu un seul cette année. On plante maintenant du