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CHAPITRE ii.


La production des insectes dans le nouveau monde. — Le ranch. — Les rattle-snakes. — Hommage à M. Le Play. — Calamity Jane. — La monographie d’une famille-souche. — Le budget des Rogers.


Lundi 19 septembre. — Les philosophes assurent que pour devenir vertueux il est nécessaire de voir lever l’aurore. Si cette opinion est fondée, il est très certain que dans ce pays-ci on doit faire de très rapides progrès dans la voie de la perfection. La maison que nous habitons est très fraîche en été, très chaude en hiver. Ses murailles, formées d’énormes troncs de sapin à peine équarris et couchés les uns sur les autres, remplissent donc admirablement leurs fonctions. Mais à l’intérieur, avec ses planchers et ses cloisons de planches insuffisamment jointes, elle constitue un véritable tambour d’une sonorité désolante. On peut causer de chambre à chambre et même d’étage à étage avec une facilité déplorable, et le matin, dès que quelqu’un est sur pied, personne ne peut plus dormir. D’ailleurs, si le sommeil résistait au bruit, il serait bien vite mis en déroute par les mouches.

Je ne crois pas qu’il existe un pays comparable à l’Amérique sous le rapport de la production des insectes. C’est de là que nous sont venus le phylloxera, le colorado-bug, et une foule d’autres petits animaux