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la brèche aux buffles.

— Mais enfin, peut-on savoir ?

— Voilà ! il y a quatre jours, le M. O. N. a payé ses hommes. Quand ils ont eu leur argent, ils se sont grisés, puis ils ont commencé à faire du tapage.

— Il me semble qu’il n’y a là rien de bien extraordinaire.

— Oui, mais attendez ! Vers une heure du matin, ils sont montés à cheval pour retourner au ranch, et avant de s’en aller, ils ont galopé à travers les rues de la ville, en tirant des coups de revolver dans les fenêtres.

Boys must have their fun ! Il faut bien que la jeunesse s’amuse. S’ils ne dépensaient pas leur argent chez vous, je ne sais pas comment vous feriez pour vivre.

— C’est vrai ! Seulement, il paraît que deux ou trois citoyens se sont fâchés en voyant casser leurs vitres : ils ont tiré sur deux boys qui étaient restés en arrière et les ont tués.

— Oh ! oh ! voilà qui se gâte. Et qui est-ce qui a fait le coup ?

— On ne le sait pas au juste. Sur le moment, on ne s’était aperçu de rien. Ce n’est que le lendemain matin qu’on a trouvé les deux hommes morts. Il y a eu une enquête du coroner, qui n’a pas découvert grand’chose. Mais les boys sont furieux. Il en vient tous les jours une troupe, pour savoir si l’on a découvert le coupable. Le shérif se garde bien d’arrêter personne. La prison est toute neuve ! Si l’on y enfermait, dans ce moment-ci, un prisonnier, on la démolirait pour s’en emparer et le lyncher. D’un autre côté, ils ont dit aujourd’hui que si l’on n’arrêtait personne, ils allaient revenir une de ces nuits, mettraient le feu aux