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la brèche aux buffles.

C’est le dernier résultat que je trouve le plus étonnant. Faire vingt milles, c’est-à-dire trente-trois kilomètres, plus de huit lieues, en moins d’une heure, c’est presque aller du train d’une locomotive. Or on connaît cinq trotteurs américains, au moins, qui sont arrivés à ce résultat.

Les documents que j’ai sous les yeux sont d’origine américaine : je l’ai déjà dit. On peut donc les soupçonner d’une certaine partialité. Cependant ils citent des faits qui doivent être vrais et qui semblent établir que les Orloff sont encore inférieurs sous le rapport de la durée. Il paraît que l’Orloff le plus vieux qui ait gagné une course n’avait que douze ans. À cet âge-là, non seulement les trotteurs américains ont encore toute leur vigueur, mais la plupart des trotteurs les plus connus n’ont obtenu leur maximum de vitesse que plus tard, vers quinze ou seize ans. La fameuse jument Gold smith Maid a gagné plusieurs courses quand elle avait vingt ans, et elle venait de courir successivement douze années de suite. Une autre jument très célèbre, Jessie-Pepper, vient d’avoir un poulain. Elle a vingt-neuf ans. Deux autres trotteuses, également très connues, Lucy et Green Mountain Maid, ayant l’une trente, l’autre vingt-six ans, sont encore en plein service. L’entraînement pour les épreuves de trot comporte surtout d’énormes courses au pas : de plus, le cheval est attelé. Cet entraînement doit donc être beaucoup moins pénible et dangereux que celui auquel on soumet les chevaux de galop.

Les chevaux que nous venons d’acheter n’ont pas la prétention de rivaliser avec les étoiles dont je viens de parler. Ils ont cependant une excellente origine, car ce sont des Messenger-Clay : une des variétés de la