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CHAPITRE vii


Trotteurs américains et russes. — Une course à Chicago. — La marque. — Harvey. — Les succès mondains de Buffalo-Bill. — Les opérations de maître Magloire F… — Ma dernière chasse. — Les aventures de M. Bunker père. — Le dressage d’un brunco. — Les adieux de la famille Rogers. — Une petite tuerie à Buffalo-Gap. — Le départ.


Lundi 24 octobre. — Ce matin, dès cinq heures, Raymond est parti avec deux ou trois hommes pour aller chercher les chevaux arrivés hier. Il y a, autour de la maison, un parc de cent ou cent cinquante hectares, entouré de ronces artificielles (barbed wire). C’est là qu’on conserve les chevaux qui ne sont pas encore marqués, ou ceux qu’on veut garder à sa disposition. Seulement, on en a tant usé qu’il n’y a presque plus d’herbe. Aussi va-t-on commencer à les marquer dès aujourd’hui ; mais, en attendant, il faut les mener manger dans la vallée, sous la surveillance d’un homme. Je me lève un instant pour les voir défiler sous mes fenêtres. Un cow-boy marche en tête, grelottant sur sa selle, les pieds enfoncés dans ses grands étriers de bois ; les chevaux se pressent derrière lui, les juments protégeant leurs poulains et les rappelant d’un petit hennissement très doux quand ils s’éloignent. Il fait un froid terrible le thermomètre marque −18 ° centigrades. J’entends la neige qui crie sous les pieds. Les pauvres bêtes vont avoir bien de la peine à