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la brèche aux buffles.

j’étais parvenu à leur suggérer à tous, au bout de quelques jours, l’idée de laisser le congrès devenir ce qu’il plairait à Dieu, et de ne retourner dans le sein de leurs familles qu’après être venus avec moi faire un pèlerinage aux lieux qui ont rendu illustres Œil de Faucon, Renard Subtil et tant d’autres héros dont les aventures ont fait palpiter notre jeunesse.

Malheureusement, quel que fût mon désir de continuer sur les chemins de fer américains la bonne et joyeuse vie du paquebot, il m’était impossible, à mon très grand regret, d’emmener vingt-cinq médecins avec moi au ranch. Je fus donc obligé de restreindre mes invitations. Mais j’ai pu télégraphier, il y a deux jours, que j’arrivais avec trois médecins, télégramme qui, communiqué à la presse locale par une indiscrétion du télégraphiste, a produit une vive impression sur tous les habitants des Black-Hills, car ils ont cru tout d’abord qu’une invasion de quelque maladie contagieuse, tenue secrète jusqu’à présent, pouvait seule motiver une pareille affluence de docteurs.

Il me reste maintenant à les présenter individuellement au lecteur : le premier, le docteur Ch…, un Parisien, homme d’un certain âge, est bien connu par ses belles découvertes en chimie ; le second ne l’est pas moins sur le littoral de la Méditerranée. En collaboration avec le soleil, le docteur P… a pour spécialité de remettre à neuf tous les poumons de qualité qui affluent chaque hiver dans le midi de la France. Le troisième, le docteur G…, est un des internes les plus distingués de nos hôpitaux de Paris.

La chimie et la médecine sont deux belles sciences. Nul n’est plus convaincu que moi de cette vérité. On peut cependant dire de la première que, parmi ses dé-