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la brèche aux buffles.

tique ou d’une actrice, il ne manque jamais de dire combien il ou elle pèse : on agit de même quand il s’agit de chevaux, et j’ajoute que, en ce qui les concerne, ce genre de classement a, j’en ai la conviction, une beaucoup plus grande valeur que nous ne le croyons généralement en France.

J’insiste sur ces détails[1], parce que cette question de poids est celle qui paraît le plus préoccuper les Américains dans le choix de leurs croisements, et qu’ils ne paraissent pas mal s’en trouver. Le poids du produit est généralement égal à la moyenne du poids des reproducteurs. Voulant avoir pour leurs chevaux de service des animaux pesant mille ou douze cents livres

  1. Cette question du poids des chevaux a jusqu’à présent été si peu étudiée en France, que le tableau suivant intéressera peut-être bien des éleveurs. Il indique les poids moyens de nos principales catégories de chevaux, et m’a été communiqué par M. Lavallard, le directeur de la cavalerie des omnibus, dont tout le monde connaît la haute compétence :
     Cheval d’omnibus, poids moyen
    550 kilogr.
     Cheval de cuirassier
    500 kilogr.
     Cheval de dragon
    450 kilogr.
     Cheval de chasseur et de hussard
    400 kilogr.
     Cheval d’artilleur
    480 kilogr.

    Les plus gros étalons percherons qu’on envoie en Amérique pèsent mille kilogrammes ; quelques-uns ont atteint douze cents kilogrammes. Du reste, cette étude est féconde en surprises. Ainsi tous les animaux, à commencer par l’homme, s’alourdissent en vieillissant. Le cheval semble faire exception à cette règle. On observe aussi que plus un cheval a de sang, et plus il est lourd. Ainsi les chevaux d’artilleurs, plus gros que les chevaux de dragons, sont cependant bien moins lourds relativement. Les os d’un cheval de pur sang ont le grain tellement fin et la contexture si compacte qu’on peut presque leur donner le poli de l’ivoire. Les os des chevaux ordinaires sont au contraire assez spongieux. De toutes ces observations il faut conclure, que les Américains n’ont pas si tort qu’on pourrait le croire de juger les chevaux au poids.